Par Émilie Laurent
En général, nos salles de bain sont inondées de flacons en verre et de bidons en plastique. Dans l’Hexagone, 174 millions de bouteilles de shampoings sont vendues chaque année. Une fois vides, ces produits de beauté finissent souvent leur course dans le ventre de Mère Nature. Heureusement, des alternatives salvatrices fleurissent. C’est le cas du shampoing solide. Cette brique moussante à la fois saine et écologique équivaut à environ trois bouteilles de shampoing liquide. Le premier tête à tête peut se révéler décevant, surtout si vous prenez un shampoing solide au hasard. Alors, on démêle le vrai du faux pour que vous puissiez vous y retrouver.
1. Quels sont les avantages du shampoing solide ?
Après avoir vécu les remous des divers confinements, les Français ont fait le tri dans leur priorité. Selon un sondage Odoxa, 76 % d’entre eux se disent prêts à accentuer leurs gestes éco-responsables. Les consciences écologiques sont enfin sorties de terre. Pour accompagner ces nouveaux élèves sur le droit chemin, les entreprises s’adaptent et passent leurs composants au peigne fin. Exit les listes à rallonge d’ingrédients controversés et incompréhensibles. Aujourd’hui la transparence est dans toutes les bouches. Les shampoings solides, eux, glissent fièrement sur ce créneau décoiffant. En 2020, leurs ventes ont explosé atteignant un pic de croissance de 400%. Il faut dire que la palette d’avantages est large :
• Écologique : Qu’il soit distribué sous forme de galet, donut, cannelé, pain, barre… Le shampoing solide génère peu voire pas de déchets. L’empreinte carbone est minime. Il permettrait d’éviter le rejet de 552 millions de bouteilles plastiques. Pour rappel : elles mettent environ 500 ans à se détériorer.
• Pratique : Avec son petit gabarit, il se fait discret. En voyage, nul besoin d’apporter une trousse multi-soins avec ce tout-en-un.
• Plus naturel : Contrairement aux shampoings liquides boostés à coup de silicone et de perturbateurs endocriniens, ils sont sans risques pour la santé. Essentiellement composés de plantes et nés de marques labellisées, ces briques sont plus qualitatives.
• Économique : Combien de temps dure un shampoing solide ? Certes, le prix des shampoings solides semble souvent plus élevé, mais ils essuient plusieurs mois d’utilisation. Ils permettent entre 40 et 80 shampoings en fonction de la longueur et de la consistance de vos cheveux. Avant de se frotter à ce vaste champ de produits riches en pureté, il est important de chausser les lunettes de la vigilance. En effet, malgré leur réputation positive, certains shampoings solides contiennent des ingrédients qui ont de quoi faire sourciller.
2. Gare aux étiquettes
Il existe deux grandes familles de shampoings solides :
• Le savon shampoing, saponifié à froid façonné avec des plantes ou des argiles
• Le shampoing solide à base de tensioactifs doux.
Les tensioactifs apportent leur lot de mousse et permettent de répandre le corps gras dans l’eau. Ils régulent notamment l’excès de sébum et éliminent les impuretés du cuir chevelu. Cependant, certains d’entre eux peuvent s’avérer nocifs. Si la formule indique la présence de “sulfates”, fuyez. Aussi utilisés dans les produits ménagers, ils irritent et assèchent la peau. Le constat est similaire lorsque le Ph est élevé : démangeaison, apparition de pellicules, formation de croûtes… Pour éviter de mettre votre crâne en miette, tournez-vous plutôt vers des shampoings sans savon et au Ph neutre. Certains produits sont aussi pourvus d’huiles essentielles. Fortement déconseillées aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 3 ans, elles méritent une attention particulière. À trop haute dose, elles changent de bord et égrènent les risques.
3. À chaque type de cheveux, ses besoins
Lorsque l’on saute le pas du shampoing solide, les premiers lavages rasent souvent notre enthousiasme. Cheveux sales et ternes… Il y a de quoi hérisser le poil. Pourtant, cette réaction est tout à fait normale. Vos cheveux sont complétement désorientés. Ils doivent s’acclimater naturellement à ce changement radical. En optant pour cette brique brute, vous lui prescrivez une cure de désintox nécessaire. Ajoutez une fine goutte de patience à votre nouvelle routine pour enfin retrouver un cheveu en bonne santé. La phase d’adaptation peut prendre 1 à 3 mois. Les shampooings solides puisent leur force dans les actifs des plantes. Un arbre généalogique capillaire sur lequel repose des familles de bienfaits différentes. Pour ne pas vous retrouver avec les nerfs en bataille devant les rayons, voici quelques recommandations :
• Cheveux gras : huile de jojoba, argile verte, poudre de bardane, poudre d’ortie, huile de chanvre.
• Cheveux secs : huile de coco, argile rose, huile d’amande douce, beurre de karité, huile de baobab, huile d’argan
• Cheveux normaux : huile d’amande douce, argile blanche, fleur d’oranger
• Cheveux frisés : huile de brocoli, huile de piqui, huile de pracaxi, beurre de karité, huile d’avocat
• Cuir chevelu irrité, pellicules : huile de laurier, huile essentielle de cade, huile de chaulmoogra, argile blanche
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